Isabelle m’écrit dans un mail cette phrase contenant « hic et nunc », expression dont je ne connais pas le sens. Quand je lui signale mon ignorance, Isabelle est surprise, cette expression lui étant familière…
Je décide de faire quelques recherches.
« Hic et nunc » est une locution adverbiale dont l’étymologie remonte à Balzac (1833), formée sur deux mots latins « ici » et « maintenant », célèbre titre d’un recueil de textes de… Lui, en effet. Elle signifie « Sur le champ, sans délai ». Elle peut aussi être un nom masculin, « le hic et nunc » sans que le Grand Robert ne donne d’exemple. C’est dommage ; je ne vois pas bien comment cela pourrait s’utiliser.
Le Grand Robert donne également un deuxième sens à cette locution, plus « latin » et correspondant à la traduction « ici et maintenant ». La citation est empruntée à Lacan : « Visons plutôt ce hic et nunc où certains croient devoir enclore la manœuvre de l’analyse. »
— Nia-an ?
L’usage de cette locution est donc assez savant — ce qu’avère également la phrase d’Isabelle — et surtout récent. Cela me surprend. Grevisse n’en dit rien. XMLittré n’en dit pas grand-chose, à part qu’il s’agit d’un « terme de pratique et de langage familier ». Il est vrai que Littré ne connaissait pas Lacan…
Autre chose ? Non. Je m’en vais donc hic et nunc mettre en ligne cet article, tout en remarquant que dans une phrase comme « Tu vas venir, pédé ! ordonnait le vagin alors que de l’autre côté de la fourchette l’anus réclamait également sa pitance en des termes si crus que le Surmoi les censurait au fur et à mesure qu’ils s’exprimaient. Nique-moi, fissa ! » [**], « fissa » est tout de même plus efficace !