Lors du round de corrections avec KTM éditions, mon interlocutrice a spontanément rajouté une virgule devant « mais », si spontanément qu’elle n’a pas jugé bon de m’en avertir [**]. Mon sang n’a fait qu’un tour, et j’ai brandi dictionnaires et correcteurs pour arguer qu’il n’y avait pas de virgule devant une conjonction de coordination.
Les dictionnaires sont tous formels : « mais » est précédé d’une virgule, « car » et « etc. » également, précise Antidote. Et le Grevisse [§125], bien sûr, confirme cette virgule, indiquant simplement qu’elle peut ne pas y être quand ce qui suit « mais » est court de type « petit mais costaud ». Il précise également que l’on trouve une absence de virgule avec des propositions plus longues mais que « ce n’est pas à recommander ».
J’en suis marrie. J’étais véritablement convaincue que la règle n’était pas celle-là et m’échine depuis quelques années déjà à traquer ces virgules que parfois je mets de manière automatique. D’où me vient cette conviction ? Je l’ignore. Je sais simplement que j’ai réussi à en convaincre un certain nombre de gens.
Dois-je faire amende honorable ? Pourquoi pas et je rappelle à tous que « mais » est précédé d’une virgule. Je n’en mettrai pour autant pas dans ma phrase, non par entêtement pur mais parce qu’à force de ne pas mettre cette virgule, ce « tic » me semble faire partie de mon style.
Mais, qui sait, peut-être un jour changerai-je d’avis ?