Je m’interroge sur la construction de « continuer » : « à » ou « de » (+ infinitif) ?
Antidote propose les deux, quand « continuer » est transitif indirect, leur attribuant le sens unique de « ne pas s’arrêter ». Le Petit Robert, pour sa part, introduit une différence de sens : s’il propose, sur le même exemple, les deux constructions, il indique ensuite que « continuer à » a le sens de « persister » (ce qui est plus « insistant » que le simple fait de « ne pas arrêter ») et associe « continuer de » à un mode impersonnel.
Ainsi, dans ma phrase, je « continue » bien « à » (mettre des majuscules) et l’idée d’instance y est. La construction, en outre, n’a rien d’impersonnel. La nuance introduite par le Petit Robert me semble s’appliquer. Je vais voir ce qu’en dit le XMLittré. Il ne donne pas de définition particulière à l’un ou à l’autre et rien, dans les exemples, ne confirme les nuances introduites par le Petit Robert. Le TLF, usant de citations dont une magnifique du général de Gaulle, n’établit pas non plus de différence d’usage : « Nous avons commencé à reconstruire la république, vous continuerez de le faire (Mémoires de guerre, 1959, p. 643) ».
Le Grevisse va-t-il trancher ? Il indique [§907] que « la construction est libre ». Voilà, c’était aussi simple que cela. Pour la petite histoire, ce même paragraphe du Grevisse traite de la construction de « commencer de / à » (+ infinitif) et propose une citation de notre général et ses Mémoires de guerre, « C’est une révolution […] que la France […] a commencé d’accomplir (p. 271). », qui indique que pour le verbe « commencer », la construction est également libre (« surtout au passé » précise cette grammaire aussi incontournable que notre grand général).
Pour ma part, je retiens la liberté d’usage tout en retenant la nuance introduite par Le Petit Robert ; elle me paraît pouvoir être utile.
Le commentaire de Pascale
« Continuer à » ou « continuer de », c’est en général blanc bonnet et bonnet blanc, mais selon les contextes, parfois je préfère « de », parfois je préfère « à ». Quand tu dis par exemple, « Il continua à… » ce me semble très moche ; dans ce cas, il vaut mieux écrire « Il continua de ».
Pour le reste, …