Couverture de la première édition (1998).
Extraits
L’en-vie…
Zoé sursaute. Son corps implore, se fend, s’immole. Jeanne entend-elle les grondements sourds du guyot ? Va-t-elle, habile vestale, libérer les flammeroles ? Oh que oui !!! Et elle le prouve, de l’apex lingual, inégalable fourche coquine.
L’amour…
Traversant Paris à fond la caisse, elle n’a plus que cette idée en tête : vivre le grand Tamour — avec un grand A — dans les bras de celle qui l’aime et qu’elle aime. Avec du bol, cela la guérira de sa haine des pigeons et mettra fin à sa folie barbare. Quel soulagement !
À 10 heures 44 précises, elle gare son Solex à l’adresse indiquée par Marco…
La mort…
« Ils sont les rois des poubelles
Laissez-les s’en enorgueillir
Un Biset ne vit que pour elle
Faute d’elle, un Biset va mourir. »
Note : Le deuxième volet des aventures de Jeanne et Zoé est publié sous le titre Es ist eine poulette, roman lesbien.
Critiques
« En alternant les chapitres évoquant les deux amantes avec ceux qui concernent la vie dangereuse des pigeons des villes et des champs, ainsi qu’en intégrant à son roman un test commenté à la fin du livre, Cy Jung donne une dimension humoristique à cette histoire. La leçon à retirer de ce roman lesbien et fantaisiste, c’est « faites l’amour, pas la guerre aux pigeons et aux chats » ce qui ravira les lesbiennes qui aiment les animaux. »
« Ce roman est le premier que j’ai découvert de l’auteure. Autant avouer que j’ai tout de suite apprécié cet univers à part, ces personnages haut en couleur et l’humour qui imprègne chaque page. »
« [C’est] un roman moderne qui nous plonge dans un univers lesbien des plus surprenants. (…) C’est drôle, plein d’imagination (…). Once upon a poulette est le roman de l’été indispensable pour les filles et pour les garçons (pour se réconcilier avec les lesbiennes). C’est tellement mieux de bronzer avec le sourire. »
« (…) Ca va vite, ça se laisse lire avec un plaisir indéniable, malgré quelques expressions étranges (la divine Ellula ?!) et même si l’auteur n’a pas su éviter un minimum de vulgarité, notamment dans les scènes de cul. Et puis ça fait du bien d’en lire, justement, des scènes de cul entre fille. (…). »
« Entourée de cadavres de chats et de pigeons, Cy Jung fait une entrée sanglante et remarquée dans le monde de la littérature lesbienne. Son premier roman, (…), n’est pourtant pas dénué de tendresse. Du sexe, de l’amour, de l’humour et du suspens, .voilà un cocktail généralement réjouissant. (…) : son style est limpide, sa langue travaillée et créative, notamment dans le domaine érotique qui occupe, avec le plan des bus de Paris, une part importante de ce livre. Et puis on n’a jamais aussi bien parlé des flippers. (…) »
« (…) Voilà, j’ai été séduite par cet étrange animal qu’est l’auteur. Un jeu d’écriture avec l’invention de mots qui pourront, j’en suis sûre, se trouver dans le dico d’une lesbienne expérimentée et aguerrie (ex : les buccâlins, c’est celui que je préfère). (…) »
Dans un article sur les maisons d’éditions lesbiennes :
« Résultat : un premier roman, (…) qui s’il n’est pas un chef-d’œuvre et manque parfois de souplesse dans l’écriture est d’une indéniable originalité (voir encadré). Il reflète assez fidèlement nombre de débats récurrents dans la communauté lesbienne et prend parti pour la tolérance et l’ouverture d’esprit. Ce n’est pas à négliger. D’autre part, Cy Jung n’hésite pas à parler de sexualité, avec un mélange étonnant de naïveté, de romantisme et de liberté. »
L’encadré en question :
« (…) [ce roman] vaut surtout pour sa modernité et ses tentatives d’exploration du désir lesbien. Une jeune héroïne, à la fois affranchie et d’un romantisme à fleur de peau, à la limite de l’insupportable adolescente en crise, nous entraîne à la recherche de l’Amour dans un univers résolument urbain et contemporain. Inspiré du polar, le roman multiplie les inscriptions dans la réalité (…). Une modernité qui tente de s’affirmer aussi dans la trame narrative. Cy Jung joue sur les ruptures de rythme et sur les mots, parfois de manière lassante, introduit des jeux-test, des histoires dans l’histoire. Et si le style n’est pas toujours maîtrisé, Cy Jung a le mérite de tenter l’écriture du désir. Les descriptions abusent de métaphores et d’une adéquation supposée de la lectrice, sombrent souvent dans l’énumération et souffrent d’une volonté pédagogique trop évidente. Mais on appréciera sa volonté de Donner sa légitimité à la concupiscence. »
« (…) À vous de savoir vous laisser emporter par ce tourbillon de passion, de folie et d’humour qui vous happe au passage, de page en page au gré des lignes de ce roman alternatif lesbien digne du plus haut intérêt. »
« Au début, on s’attend au pire. (…) On se dit qu’on va avoir droit à une mouture parisienne de After Dolores avec une protagoniste asociale et superficielle trop mode pour qu’on s’y intéresse longtemps puisque le propre de la mode est de se démoder. Heureusement, cette mauvaise impression ne dure pas et dès le premier chapitre présentant le point de vue des pigeons parisiens, on commence à s’intéresser à l’ensemble. Après, rien à dire, c’est bon, très bon parfois, et je ne vais pas vous dévoiler l’histoire qui finit bien… (…). »
« [C’est] un roman définitivement lesbien. Ne serait-ce que par son contenu érotique, où les scènes de sexe entre les personnages principaux sont explicites. Cy Jung (…) ne marche pas sur des coquilles d’œufs (…). Pas d’allusions pudiques où il faut lire entre les lignes afin de comprendre que deux femmes jouissent ensemble. Peut-être est-ce la raison pour laquelle on spécifie [dans le titre, sur la couverture] qu’il s’agit d’un roman lesbien, à titre d’avertissement. L’évolution de ces deux corps qui apprennent à découvrir ensemble ce qui les excite est d’ailleurs un des aspects les plus intéressant du roman. (…) »