J’ai toujours la fâcheuse tendance d’écrire « alentour », adverbe invariable avec un « s » à l’instar de « alentours », non masculin pluriel. C’est à coup sûr parce que je ne sais pas distinguer les deux. Je me souviens que Pascale avait eu bien du mal sur mes premiers romans à me faire saisir la distinction entre les deux au point que je me méfie toujours quand j’utilise ces termes.
L’un et l’autre n’ont tout d’abord pas le même sens. « Alentour », adverbe, désigne l’espace avoisinant, la proximité là ou « alentours », nom, désigne « ce qui environne un espace ». La nuance est subtile, j’en conviens, et c’est bien la raison pour laquelle je fais toujours la confusion.
Quant au moyen de les distinguer…
S’il ne dit rien qui me permet de distinguer les deux, comme si la confusion était impossible — je le crains ! —, le Grevisse [§1009a] m’apprend au passage que l’adverbe « alentour » peut s’écrire « à l’entour » et signale la locution « d’alentour » qu’il va être encore plus délicat, pour moi au moins, de ne pas confondre avec « des alentours ». Il indique également [§1073b2] la préposition « à l’entour de » avec cet exemple emprunté à Hugo « Mets tes bras à l’entour de mon cou », qui permet d’en cerner l’usage et me donne d’emblée l’envie de l’utiliser.
Je ne trouve rien de plus dans mes ressources habituelles. En regardant bien les exemples fournis par les dictionnaires, je constate néanmoins que la solution est plus simple qu’il n’y paraît. Nom pluriel, « alentours », est toujours précédé d’un pronom, « aux », « les », « des » là où l’adverbe « alentour » est toujours employé seul, forcément.
Mais l’absence du pronom ne suffit jamais à me convaincre qu’il s’agit bien de l’adverbe. J’utilise alors une astuce personnelle que je ne dois pas être la seule à avoir inventée : en cas de doute, je remplace « alentour » par « ici » et l’évidence apparaît.
Ma phrase ne change donc pas.