J’ai appliqué la règle du ne explétif telle que je l’ai comprise dans Antidote : il me semble ici que je suis dans le contexte d’expression d’une crainte ou d’un doute qui « permettent un ne qui n’exprime pas une négation ». Exemples : J’ai peur qu’il ne pleuve ; Je crains qu’elle ne soit partie.
Cette règle s’applique également avec certaines conjonctions (« avant que », « après que », etc.) et dans certains contextes comparatifs (« plus grand que »). Il est à noter que ce ne explétif ne s’applique pas avec « aussi que » et que son usage est discutable pour « sans que ». Je n’ai d’ailleurs jamais bien compris dans quels cas il fallait ou non l’appliquer avec « sans que » et ai donc décidé de l’y mettre à chaque usage, considérant que j’aime bien le côté un peu « archaïque » que cela donne à l’emploi. J’aurai sans doute l’occasion d’y revenir.
Je reviens à ma phrase : avec « prendre le risque que », suis-je bien dans un cas de doute ou de crainte ?
Je ne trouve la construction ni dans Le Petit Robert, ni dans le TLF, ni dans le XMLittré. Le Grevisse ne reprend pas « prendre le risque que » mais, à la lecture de son paragraphe 1024, j’ai le sentiment que je suis bien dans le cas d’un ne explétif.
« Le sentiment », en grammaire… Je sens que Pascale va faire un bond. En attendant ce bond, je garde ma phrase.
La réponse de Pascale
Même si tu tiens à ton « risque que », je trouverais plus limpide d’écrire : J’ai sauté du wagon au dernier moment, au risque que mon manteau ne se coince entre les portes. Je trouve par ailleurs la construction « risque que » un peu « que-que » ; « au risque de » me semblerait moins irritant pour l’oreille, et plus agréable à lire aussi.
Pour ton ne explétif, je n’y vois rien de choquant. Quand tu prends un risque, tu entres dans le domaine du doute ou de la crainte.
Quant à ton sentiment, je m’abstiendrai de commentaires…
∴
La conclusion de Cy Jung
Je note le « risque de », sans savoir si je préfère « au » à « prenant ». Je ne suis plus sur ce texte actuellement et verrai au prochain round de relecture si je change ma phrase en conséquence, car effectivement le « risque que » a un petit quelque chose de désagréable.
Et je vais tâcher de retenir qu’en cas de « risque que », le ne explétif est correct.