Je ne sais jamais s’il convient de mettre « circonstance » au singulier ou au pluriel dans la construction de « circonstance » avec « de » et dois vérifier à chaque usage.
Je me retourne vers Antidote qui propose beaucoup d’exemples où l’usage du pluriel semble à chaque fois logique (« concours de circonstances », « suite de circonstances » ou « foule de circonstances ») là où le singulier me paraît moins évident : « discours de circonstance », « alliance de circonstance », « hasard de circonstance » ou « sourire de circonstance ».
Quelle règle puis-je appliquer ? Si le pluriel ne s’impose pas, j’applique le singulier. Cela me semble un bon début car remplacer « de » par « de la » ne me paraît pas pertinent pour détecter les singuliers. Pour « sourire de circonstance », par exemple, je peux tout autant considérer qu’il s’agit d’un sourire fait en la circonstance ou d’un sourire consécutif aux circonstances… Le sens, d’ailleurs, ne subit-il ici pas une légère inflexion ?
Le Petit Robert établit en effet différents sens de « circonstances », appliquant plus volontiers le singulier ou le pluriel à l’un ou l’autre. Les nuances sont subtiles : je renvoie donc chacun à ce dictionnaire. Je note par ailleurs qu’il propose « de circonstance » (singulier), comme locution ayant le sens de « qui est fait ou est utile pour une occasion particulière » avec « opportun » comme terme analogue.
N’est-ce pas ce sens-là qui préfigure ma phrase « C’est de circonstance » ? Il me semble que oui et le Petit Robert confirme cette idée en proposant parmi les exemples de cette locution « Ce n’est pas de circonstance ».
Je me retrouve ainsi avec deux indices majeurs pour distinguer le pluriel du singulier.
1/ J’exclus d’abord les cas où le pluriel s’impose par le nom dont « de circonstances » est complément ou par la construction : « Florence chassa la question, fort déplacée en de telles circonstances. » (Bulletin rose, 2006, p.32) ; « J’ignore par quel concours de circonstances on vous a aussi peu soignée mais croyez bien que cela va changer. » « Camellia rose, 2009, p. 40).
2/ Je vérifie si je ne suis pas dans le cas où « de circonstance » forme une locution analogue à « opportun ». « C’est de circonstance, on m’a tiré dans la poitrine, quatre fois, l’écrira C. K. sur le compte rendu d’exploration. » (« Le rêve d’Isabella », in : Transports amoureux, 2005, p. 127).
En dehors de ces cas, l’improvisation s’impose sauf à trouver dans les dictionnaires l’exact usage de la construction utilisée. Improvisation ? C’est une manière simplement honnête de dire que si le sens préside à l’évidence au choix du singulier et du pluriel, je serais bien vaniteuse d’affirmer que je le maîtrise à chaque fois !