J’aime bien ce singulier sur « intempérie » mais Antidote me suggère de mettre le mot au pluriel.
Antidote indique que « intempérie » est bien un nom féminin autant singulier que pluriel pour préciser aussitôt qu’il est « rare au singulier ». Tous les exemples confirment cet usage au pluriel. Le Petit Robert est plus précis. À « intempéries » (au pluriel) consacré comme emploi moderne dans le sens de « rigueur du climat, mauvais temps », il oppose « intempérie » (au singulier) en archaïsme, dans le sens de « dérèglement des conditions atmosphériques » avec, comme exemple « intempérie de l’air ».
Le TLF confirme ce distinguo tout en précisant que « intempérie » était originairement un terme médical qui signifiait « mauvaise constitution des humeurs du corps » et termine son article par un sens figuré de « rupture d’un équilibre », avec des emplois au pluriel. Le XMLittré, enfin, utilise « intempérie » au singulier avec une définition surprenante : « manque de juste tempérament, de bonne température, en parlant de l’air, des saisons, etc. »
Mon brouillard peut-il être considéré comme un « manque de juste tempérament » ? Cela mérite de regarder ce que ce dictionnaire entend par « tempérament ». C’est l’occasion de découvrir les sens multiples d’un terme que je réduisais à la qualification du caractère d’une personne. J’en apprends donc le sens premier — ainsi que celui de « température » [**] — avec la définition du Petit Robert que je comprends mieux que celle du XMLittré, « équilibre d’un mélange, d’une composition ».
Ainsi, une intempérie serait un manque de juste équilibre dans ce qui constitue (au sens de mélange), l’air, les saisons, etc. À ce titre, mon brouillard est bien une intempérie et le mot peut parfaitement supporter le singulier si j’accepte, bien sûr, l’archaïsme. Ce que je, fort volontiers, et ma phrase reste intacte.