Alors que l’homoparentalité est désormais un sujet incontournable, il devenait urgent que je l’aborde dans un roman mais cela me mène à des questions lexicales tout à fait inattendues : spontanément, j’ai écrit que Raoul embouche une « tétine » ; mais n’est-ce pas plutôt une « sucette » ?
La « tétine », nous dit Antidote, est avant tout la « mamelle » des mammifères, terme utilisé au sens de « sein » de manière familière. C’est également le « capuchon de caoutchouc » qui recouvre les biberons. Quant à la « sucette », hormis celles à l’anis chères à France Gall, il s’agit d’une « tétine pour bébé ».
Le serpent se mord donc la queue et le Petit Robert propose un troisième sens à « tétine » : « Embout de caoutchouc (ou de silicone) ayant la forme d’un mamelon que suce le bébé pour se calmer ». Ouf ! Mais il dit également pour « sucette », « Petite tétine qu’on donne à un bébé pour l’empêcher de sucer son pouce » ; les deux termes sont donc possibles et, si j’en crois le résultat d’une recherche d’images dans Google sur « sucette » et sur « tétine », le second est plus approprié à mon propos.
Je garde donc ma phrase intacte et profite de cette fondamentale recherche de vocabulaire pour rappeler que le « mamelon » (l’extrémité) du sein est composé d’une « aréole » et d’un « tétin » que l’on confond souvent avec le « téton » qui désigne le sein lui-même et non pas sa pointe.
Exemple : « Quand une première pince vint enserrer son tétin gauche, Marjolaine grimaça. Quand la seconde lui emprisonna le droit, elle avait déjà retrouvé le sourire. » (Diadème rose, 2007, p.138).
Mais que l’on se rassure : les pinces ne sont pas obligatoires à la démonstration.