Cette phrase volée à un mail privé me rappelle que je ne sais jamais écrire « rencard-rencard-rancart » : entre la question du « en », du « an » et du « t » ou « d », cela fait beaucoup de combinaisons. Un petit rappel s’impose.
Je commence par le plus simple : « rancart » (« a » et « t ») que l’on trouve exclusivement ou presque dans « mettre au rancart ». Je l’avais par exemple utilisé dans Bulletin rose (2006) : « L’arrivée, toutes sirènes hurlantes et gyrophares clignotants, de la 607 noire encadrée de deux motards de la police nationale la mit définitivement au rancart. » (p. 92).
Reste ce fameux « rencard-rancard » (« renseignement confidentiel » ou « rendez-vous ») dont la double orthographe est indiquée dans le Petit Robert comme dans Antidote, sans qu’il ne soit dit à quoi cela tient ni comment choisir.
Lors des corrections de Es ist eine poulette (2000), Pascale m’avait signalé la double orthographe, m’invitant à ne pas changer d’un roman à l’autre. J’ignore pourquoi j’ai alors opté pour « rencard » avec un « e » (« Ce soir, elle a un rencard, j’ignore si on la verra. » p. 85) avant d’écrire « rancard » avec un « a » dans Mathilde je l’ai rencontrée dans un train (2005) : « On anticipe un rancard torride, on lime ses ongles, on s’asperge d’eau de Cologne, on apprête son corps d’une jolie culotte et le désir qui a motivé cette attention s’évapore à l’instant précis où il peut se vivre. » (p. 70).
Quant au mystère de cette double orthographe… Le TLF propose des développements étymologiques qu’il serait vain que je résume. Je vous y renvoie donc, avec cette conclusion que les deux orthographes se valent et qu’elles n’influent pas sur le sens. C’est déjà ça de pris !
Note : J’ai toujours abrégé « rendez-vous » en « RDV » et voilà que le Petit Robert me signale que la bonne abréviation est « R.-V. » ; bigre !