Dans mon article sur « écluser », Antidote m’avait signalé « i.e. » (que j’ai laissé) comme impropriété. Qu’est-ce à dire ? C’est sous l’influence (toujours très positive !) d’Isabelle que j’utilise volontiers à l’écrit cette abréviation que je trouve beaucoup plus agréable à lire et plus littéraire que « c’est-à-dire » et pire, son abréviation en « c.-à-d. ».
Et là, je tombe des nues [**] moi qui pourtant maîtrise désormais mes chutes arrière. Je découvre en effet, grâce à Antidote toujours, que « i.e. » est un anglicisme, à l’instar de « e.g. » que par contre je ne connais pas. « i.e. » correspond aux initiales de « id est » (« il est ») qu’un anglophobe lettré transformera en « that is (to say) » comme il dira « for example » en lieu et place de « e.g. » abréviation de « exempli gratia ».
L’article d’Antidote vous en dira beaucoup plus, sur un ton que l’on sent moqueur, autour de l’idée qu’il s’agit là d’« anglicismes latins » de la part de francophones qui disposent de quoi dans leur langue : « c.-à-d. », pour « c’est-à-dire » (avec des traits d’union, bien sûr), donc et « p. ex. » pour « par exemple ». Et c’est bien cela qui me surprend, l’idée que l’on puisse, moi la première, pratiquer l’anglicisme avec l’illusion de parler plus latin que latin !
Une leçon d’humilité ? Cela y ressemble. Je crois que je vais néanmoins continuer d’utiliser « i.e. » ; c’est quand même Isabelle qui me l’a appris et j’ai bien le droit d’émailler mon LexCy(que) de sentimentalisme anglo-latin. Non ?