Après mes « grand-mère », voici une autre occasion de parler de « grand », adjectif (variable) ou adverbe (invariable). Je reprends la phrase prise en exemple de mon article « Face à / Devant » car j’ai un doute sur l’accord de « grand » dans l’expression « grande ouverte ».
Je me tourne directement vers le Grevisse. La réponse à ma question se trouve dans le §963 consacré aux adjectifs employés adverbialement. Dans les « cas particuliers » [c)] on trouve des cas d’invariabilité possible mais pas obligatoire comme avec « couper les cheveux court(s) », « se tenir droit(e) » (dans le cas d’une femme, bien sûr) ou encore « mort-né » qui demeure invariable là où « né(e)(s) mort(e)(s) » varie…
Pour ce qui est de « grand », dans le cas de quelque chose que l’on ouvre [c)4e], Grevisse indique que la variabilité est de mise (« ouvrir toute grande une fenêtre »), avec mon exemple dans les cas cités tout en indiquant que l’invariabilité ne serait pas fautive (« ouvrir tout grand une fenêtre »).
Je vais donc conserver mon « grande ouverte » et vous signaler pour finir une erreur à ne pas commettre : la folie, en grammaire, est variable, puisque dans l’expression « fou amoureux », « fou » n’est pas érigé au rang d’adverbe ; nous pourrons donc être « folles amoureuses » voire « ivres mortes » (« ivre » restant adjectif) en cas de nécessité dans la variation amoureuse. Ah ! misère de la grammaire… Pour nous consoler, elle met nos amours plurielles au féminin, ce qui m’invite à cette invitation : Haut (invariable) les cœurs ! nos amours sont délicieusement folles.